Loading Posts...

Sauvetage de la CNIM : Où en est la restructuration du fleuron industriel varois ?

L’ensemblier industriel varois, la CNIM, est en difficulté financière depuis 2019. Alors que la possibilité qu’un conglomérat chinois prenne la main sur l’entreprise toulonnaise, de nombreuses voix se sont élevées contre la possibilité que cet acteur de la souveraineté technologique de la France soit mise en danger.

En effet, la CNIM joue un rôle non négligeable dans la construction des tubes lance-missiles des sous-marins de l’armée française, ou des lanceurs des fusées Ariane, voire même du programme ITER de fusion nucléaire.

Rachat d’une branche par Paprec

Le 24 mars dernier, dans un communiqué de presse, le groupe Paprec annonçait l’intégration des activités Opérations & Maintenance de la CNIM. Cette division s’occupe de l’exploitation d’unités de valorisation énergétique des déchets. Les 400 salariés du secteur Opérations & Maintenance rejoignent donc le groupe Paprec pour mettre au profit de ce groupe leur expertise acquise sur huit unités de valorisation énergétique (quatre en France, trois au Royaume-Uni et une en Azerbaïdjan).

Paprec mise beaucoup sur la valorisation énergétique des déchets pour se développer. Ainsi, le 24 mars, Paprec a également annoncé que son directeur général adjoint, Stéphane Leterrier, dirigera désormais le pôle « Valorisation énergétique », et que le groupe Paprec souhaite également racheter Dalkia Wastenergy (ex-Tiru), ce qui porterait à 29 le nombre d’unités de valorisation énergétique des déchets gérées par Paprec, et ferait de ce groupe le troisième acteur du secteur.

Pour Jean-Marc Polidori, délégué syndical FO de CNIM, ce rachat d’une branche de la CNIM par Paprec « permet de faire rentrer du cash, et faire admettre aux organismes bancaires et à l’État qu’il fallait qu’ils nous aident ». D’après le syndicaliste, cette cession ne concerne qu’une vingtaine d’emplois sur la Seyne-sur-Mer (sur un total de 400 qui passent de la CNIM à Paprec).

Restructuration en cours

Suite à des défaillances révélées dès 2019, un accord visant à restructurer l’ensemblier industriel varois a été publié le 26 mars 2021. Au vu des dates, il semble évident que cet accord de restructuration ait une conséquence directe de la vente d’une branche à Paprec, comme évoqué par M. Polidori. L’État a ainsi volé au secours de l’entreprise française avec un prêt étatique de 40 millions d’euros.

Cette aide au sauvetage prend la forme d’un versement immédiat de 30 millions d’euros, suivi d’un versement des 10 millions d’euros restants au moment de la signature finale de l’acte de restructuration de l’entreprise. Par la suite, un mécanisme de prêt participatif sur une durée de 10 ans devrait prendre le relais.

La restructuration en cours prévoit également un mécanisme de conversion de la dette existante en quasi fonds propres. Concrètement, 71% de la dette du groupe CNIM, soit 163 millions d’euros, va être convertie en obligations non cotées remboursables qui pourront être ultérieurement transformées en actions nouvelles (ORA). Affaire à suivre …

Loading Posts...