A la bourse de Paris, de plus en plus d’entreprises du secteur des énergies renouvelables font leur apparition dans les cotations. Ces entreprises grossissent et lèvent des fonds pour s’étendre sur le marché de la production d’électricité d’origine renouvelable.
Eolien, biomasse, photovoltaïque et méthanisation, le marché est loin d’avoir atteint son potentiel maximal. Leur nombre exact n’est pas connu mais plusieurs géants tiennent le haut du pavé quand de plus en plus de petits acteurs tentent d’émerger autour de problématiques plus ciblées.
Concentration de grands acteurs
Nous avons décelé trois acteurs particulièrement importants sur ce secteur d’activités. Ces géants sont français : Neoen, Voltalia et Albioma et pèsent respectivement 3,8 ; 1,8 et 1,6 milliards d’euros. Leurs capitalisations boursières ont de quoi donner le vertige. Si Albioma a été créée en 1982, Neoen est beaucoup plus récente (2008) et son introduction en bourse date de 2018 seulement.
Les chiffres sont au rendez-vous quand il s’agit de constater le potentiel immense du secteur, la hausse du chiffre d’affaires et autres indicateurs financiers. Le PER (ratio qui permet de calculer l’écart entre les revenus de l’entreprise et sa capitalisation) est toutefois très élevé, surtout pour Voltalia et Neoen (qui ont la particularité de centrer leur production d’électricité alternative sur l’énergie photovoltaïque).
Spéculation en période de crise
Le cours boursier de ces géants des énergies renouvelables n’a jamais été aussi élevé. Le cours de Neoen est actuellement à 44,9 € après un pic il y a un mois au-dessus des 50 €. L’évolution des cours boursiers donnent l’impression que ce secteur qui, a priori, n’est pas impacté par la crise sanitaire a été utilisé comme valeur refuge pour les investisseurs en période de Covid-19.
La forte capitalisation des entreprises productrices d’électricité d’origine renouvelable reflèterait donc davantage un phénomène spéculatif qu’une croissance raisonnée du cours boursier. A cette crainte s’ajoutent des fragilités structurelles. Le cas de Voltalia (dont un des principaux établissements est à Aix-en-Provence) est éloquent. Plus de 95% de l’énergie produite est soit éolienne, soit photovoltaïque. Elle est dépendante de ces deux filières.
Cette dépendance est aussi géographique avec des centrales concentrées dans les mêmes régions du globe, ce qui pourrait causer des dégâts en cas de troubles géopolitiques majeurs.