Athélia V, c’est un des serpents de mer de la politique économique métropolitaine. Ce nom évoque le projet d’une nouvelle zone d’aménagement concerté (ZAC) située sur la commune de La Ciotat, à proximité des autres zones « Athélia » , en lisière du parc national des Calanques. Cette zone a été reconnue d’intérêt métropolitain le 30 mars 2006.
Aujourd’hui, l’ensemble des 4 zones d’Athélia représentent une emprise foncière de 72 hectares. Cette nouvelle extension, de 64 hectares, correspond à presque un doublement de la surface de cette zone économique. À la différence qu’Athélia V sera plus faiblement urbanisée comme nous le verrons ci-dessous.
Poumon économique de La Ciotat
Il existe aujourd’hui logiquement 4 zones Athélia (I, II, III et IV) qui fédèrent au total plus de 300 entreprises. La première des 4 zones a vu le jour en 1987, à l’emplacement des anciens chantiers navals « Normed ». L’objectif était d’assurer une reconversion du site, dans une ville où ce secteur représentait l’essentiel des emplois.
Athélia I a été inauguré en 1987, sur 5 hectares de foncier. C’est encore aujourd’hui la vitrine de la zone : elle concentre les activités à haute valeur ajoutée (industrie et Recherche et Développement principalement). Athélia II a été construit entre 1988 et 1990 sur 19 hectares de foncier. Athélia III date de la même période, sur une emprise foncière de 9 hectares. Ces deux zones accueillent des PME et des TPE pour des activités artisanales et industrielles de taille moyenne. Athélia IV représente quant à lui 39 hectares occupés dès 1990. Cela fait donc trente ans qu’aucune extension n’a été réalisée à la zone d’activités principale de La Ciotat.
Athélia V : aménagement retardé
Athélia V a vocation à accueillir des « activités mixtes de tertiaire et d’activités de petites productions, a été réalisée en régie directe par la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (ancêtre de la métropole Aix-Marseille-Provence NDLR) ». En décembre 2019, la Métropole avait confié à la SOLEAM la responsabilité d’aménager le périmètre d’Athélia V.
Par une délibération du Bureau de la métropole parue le 16/02/2021, l’institution en charge du développement de la ZAC Athélia V a lancé la demande d’autorisation de défrichement de la zone auprès de l’institution compétente (la Direction Départementale des Territoires et de la Mer). Cet acte administratif, qui peut paraître anecdotique, est en réalité porteur d’un sens assez fort : c’est le premier acte de la création (entendre « la construction et l’aménagement ») de la ZAC Athélia V.
Faible urbanisation d’Athélia V
D’après le rapport présenté au bureau de la métropole, Athélia V « se distingue par son positionnement environnemental dans un site exceptionnel, en limite de grands espaces naturels boisés et protégés comprenant des fortes pentes. Ce secteur jouit d’une vue exceptionnelle sur la baie de la Ciotat et sur le parc du Mugel : cette situation le rend visible depuis de nombreux points de la ville et du bord de mer. Le parti d’aménagement de la ZAC vise à intégrer au mieux les constructions dans les pentes avec des activités mixtes d’activités technologiques et/ou tertiaires, et de développer des activités dans les parties planes du vallon du Roumagua ».
L’accent est en effet mis sur la faible urbanisation de cette nouvelle extension de la ZAC qui se situe à proximité du Parc National des Calanques, espace très protégé, qui ne l’était pas lors des précédentes phases d’aménagement d’Athélia. Ainsi, « les lots de la ZAC doivent préserver 45% d’espaces verts, libres, ce qui limite l’emprise au sol des bâtiments et préserve des bandes paysagères, aux fonctions de corridors écologiques vers la forêt ». Ainsi, sur les 64 hectares de l’actuelle extension, seulement 23 seront urbanisés et 41 resteront non construits.