Les perspectives d’un vaccin font bondir l’immobilier commercial

Pour ceux qui ne suivent que très peu les marchés financiers, la bourse a flambé il y a deux semaines à l’annonce d’un vaccin en essai clinique, efficace à 90%. Pour la première fois, cette nouvelle augurait une sortie définitive de la crise de la Covid-19. Le CAC 40, l’indice de référence à la bourse de Paris, est passé en quelques jours de 4 500 points à 5 500 points.

Avec la perspective d’un vaccin, et donc la fin des restrictions (couvre-feu, confinement, fermeture des commerces « non essentiels »), certaines valeurs particulièrement décotées (car particulièrement impactées par la crise sanitaire) ont repris immédiatement des couleurs dans des proportions assez vertigineuses.

C’est le cas de l’immobilier : les foncières côtées à la bourse de Paris ont connu une flambée de leurs cours boursiers. Il s’agit pour l’immense majorité d’immobilier de bureaux, et d’immobilier commercial sur qui la baisse de fréquentation, le télétravail, la fermeture administrative et la crise économique faisaient peser de lourds risques.

Les foncières côtées en Allemagne, principalement dans l’immobilier résidentiel, ont bien moins été impactées par la crise du coronavirus. Tout comme la foncière française Argan, que nous avons déjà évoquée, et qui a même connu une progression de son cours boursier pendant la crise. En effet, il s’agit d’une entreprise spécialisée dans les plateformes logistiques et qui a donc bénéficié de la hausse du e-commerce corrélée au confinement.

Klepierre : cas emblématique

Le cas le plus emblématique est celui de Klepierre. Il s’agit de la plus grosse foncière côtée européenne. Spécialisée dans l’immobilier commercial, c’est cette société qui gère les plus grands centres commerciaux français et européens.
Sur notre territoire, pas moins de trois centres lui appartiennent. Et pas des moindres, il s’agit de Grand Littoral, le Prado et le centre Bourse.

Le cours de l’action de Klepierre oscillait entre 32 et 34 euros en février 2020. Avec la crise de la Covid-19, il est descendu jusqu’à 10,65 euros. Divisé par trois, la perspective d’un vaccin l’a fait bondir jusqu’à 20 euros. Cette multiplication par deux de la valeur de l’entreprise a eu lieu en quatre jours seulement. Aujourd’hui, les investisseurs hésitent. Après l’euphorie de la perspective d’un vaccin, la réalité de la pandémie au quotidien reprend le dessus. Et le cours fléchit à nouveau.